• Localisation: Banlieue de la Paz, Bolivie
  • Visite du centre pour jeunes filles Enda.

En superficie, la Bolivie est 2 fois plus grande que la France et compte 5 régions distinctes, dont celle de La Paz située dans l’Altiplano.
J’arrive en janvier aux abords du Titicaca, berceau des Tiwanaku. Cette civilisation pré-inca a disparu en 700 et laissa la place il y a 2 siècles au peuple aymara. Plus long lac d’Amérique du Sud, Titicaca (roc du puma en langue aymara) se situe à cheval entre le Pérou et la Bolivie. Il est alimenté par plus de 25 rivières et compte 41 îles.

Je vais séjourner une dizaine de jours à La Paz avant de partir pour les “yungas”, vallées chaudes qui forment une zone de transition entre l’altiplano et l’Amazonie.

La Paz est à la fois une des deux capitales du pays (la capitale constitutionnelle étant Sucre) et un département. La ville est à plus de 3600m d’altitude ce qui en fait la capitale administrative la plus haute du monde.

 

La Bolivie fonctionne encore selon un modèle patriarcal et machiste. 87% des filles sont victimes de violences intrafamiliales. L’évolution de la société se fait lentement et la hausse de la participation des femmes à la vie publique a déclenché ces dernières années une recrudescence des violences dirigées contre elles.
Bien que des efforts soient faits (Promulgation en 2013 de la Loi intégrale pour garantir aux femmes une vie sans violence ), la justice et les politiques publiques notamment éducatives peinent à enrayer ce fléau. Avant même d’entrer dans l’adolescence, beaucoup de jeunes filles se retrouvent dans la rue et tombent dans le piège sordide des “comportements à risque »: conso d’alcool et de drogues bon marché, prostitution, enrôlement dans des “pandillas” (gang de quartier)…

Je me rends dans la banlieue de La Paz, à El Alto, bidonville qui compte près d’1 million d’habitants.

Enda, centre d’attention thérapeutique, d’éducation et de réintégration sociale pour jeunes filles.

À El Alto, Pauline une française expatriée, m’accueille chez elle. Elle est arrivée ici il y a 3 ans pour faire un Volontariat de Solidarité Internationale à Enda, ONG d’ action sociale et de défense des droits humains. Pauline travaille désormais en tant que salariée dans la structure et m’invite à découvrir ce lieu d’accueil et ses habitantes.

Fondée en 1988, l’association Enda est spécialisée dans la protection des jeunes filles victimes de violence. Plus de 170 filles en voie de marginalisation participent chaque année à ces programmes: Attention thérapeutique, éducation, réintégration sociale et participation citoyenne. Elles ont toutes des problèmes de “comportements à risque” et d’addiction. Enda s’efforce de les prendre en charge le plus tôt possible pour limiter les risques de rechute.

Enda vise la réinsertion des filles au moyen d’une thérapie familiale et quand c’est impossible, par placement en foyer de longue durée. Deux centres thérapeutiques ont été mis en place afin qu’elles puissent d’abord se (re)construire dans un milieu préservé.

Je découvre Minka, centre destiné à accueillir des filles de 5 à 18 ans. Les filles sont curieuses de me voir: après avoir fait les présentations, elles me font visiter leur lieu de vie dans l’euphorie générale. Nous terminons par une partie de basket sur le terrain de sport, puis elles se prêtent volontiers au petit jeu de la séance photo! Ici les filles ont trouvé un cadre bienveillant où on leur propose un soutien psychologique et des activités « de leur âge ». Complices et solidaires, les grandes épaulent les plus jeunes. On sent que les filles s’épanouissent ici… On leur souhaite aussi de trouver leur place et leur bonheur dans cette société en total chamboulement…

Depuis 2003, Enda appartient au réseau international « quartiers du monde » qui plaide pour une gouvernance inclusive qui tient compte des jeunes dans l’élaboration des politique publiques.